"L'activité d'autopartage est définie par la mise en commun, au profit d'utilisateurs abonnés, d'une flotte de véhicules de transports terrestres à moteur. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans conducteur, pour le trajet de son choix et pour une durée limitée." (article 19 du projet de loi Grenelle 2)

8 mars 2009

Car2go : but to go where ?

La revue Capital faisait part le 23 février dernier du développement par la société Daimler du concept Car2go.
Il vise à mettre à disposition dans les grandes villes, des petites voitures Smart en libre service sur le modèle du Call-a-bike de la DB pour les vélos. A la différence d'Autolib Paris, il n'y a plus de station. Les voitures sont laissées là où l'on veut (peut). Et pour prendre une voiture, internet ou son téléphone mobile permettent de repérer les voitures disponibles et proches du lieu où l'on se trouve. C'est le concept de voiture en libre service poussée à l'extrême.
Alors certes, cette solution ne présente pas tout à fait les mêmes effets pervers que le modèle qui serait proposé par Paris :
- pas de construction de stations couteuses et consommatrices d'espace
- pas de mobilité inutile liée au reéquilibrage des stations
Mais celà reste un encouragement à l'usage de la voiture dans des zones où les transports collectifs sont performants et pertinents.

Autolib Paris, Car2go,... mais pourquoi bon ce besoin d'aller chercher autre chose que l'autopartage* et la location classiques qui sont les seules solutions permettant à la fois de répondre à un besoin (celui d'utiliser une voiture quand on ne peut pas faire autrement) et aux politiques de déplacements urbains (réduction de l'usage de la voiture, report modal vers les modes alternatifs, libération d'espaces urbains,...) ?

A Paris, c'est la communication qui l'emporte. Mais aussi cette manie qu'ont certains politiques à vouloir laisser une trace et certains techniciens à mettre en oeuvre de nouvelles technologies sans se préoccuper des besoins et des effets.
Pour Car2go, c'est l'argent qui semble conduire Daimler vers ce modèle alors même que les constructeurs automobiles doivent faire face à une crise sans précédent. On parle de "business", de "gateau", de "rentabilité...

Alors que les médias relaient régulièrement ce genre d'initiatives sans aucune analyse critique, nous attirons l'attention sur les dangers qui nous guettent !
Ces solutions "modernes" ne vont pas dans le sens d'une diminution de l'usage de la voiture, qui même si elle devient électrique, sera toujours source d'insécurité, de congestion et de pollution visuelle.
La vrai question à se poser est : quand avons-nous réellement besoin d'une voiture ? Et on verra que l'autopartage* et la location classique (voire les taxis) répondent parfaitement à ces besoins, tout en rentrant dans le cadre des politiques locales de déplacements.

Lien vers l'article de Capital

* le concept d'autopartage renvoit généralement à un fonctionnement qui consiste à récupérer et rendre la voiture au même endroit, dans des parkings ou sur voirie, évitant ainsi les mobilités inutiles liées aurééquilibrage des stations, le surdimensionnement des places de stationnement et permettant une exploitation simple, fiable et peu couteuse.

Nota : depuis la rédaction de ce post, un article paru en juillet 2009 dans le Monde est venu, de manière imprévue, appuyer notre position. Cet article y relate l'expérience d'une étudiante qui déclare que l'utilisation des voitures Car2Go à Ulm lui "économise un long trajet en bus". Est-ce réellement ça que nous voulons ? Remettre en cause des décennies de politique de déplacements urbains, de sensibilisation, d'investissements ?

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