Les premiers essais de la Bluely,
cette semaine, sont en fait le prétexte d'une campagne de
promotion dont la presse locale et en premier lieu Le Progrès se font, plus ou
moins consciemment, les relais. Dans l'article intitulé "Première concluante pour la Bluely, l'auto électrique que l'on se partage" (accès payant), on voit
Gérard Collomb directement impliqué dans la promotion du service ("Vous avez vu? Elles sont bien nos voitures électriques" - Merci Gérard lui répond Vincent!). L'article
insiste notamment sur les mesures prises pour améliorer la sécurité du
véhicule, notamment en compensant son silence (lié à la motorisation
électrique) par "un chant de grillons" qui se déclenche à proximité
d'un obstacle ou d'un passant, ainsi que sur l'autonomie du véhicule (250 km,
pourtant, c'est beaucoup moins que toutes les voitures sur le marché), la
possibilité de réserver une place de parking ou l'origine verte de son
électricité.
Pour autant, les
réactions d'un usager sont révélatrices des ambiguïtés environnementales du
système Bluely. Thierry, un usager visiblement conquis, se dit prêt à laisser
sa Fiat 500 au garage (super!) mais aussi "à délaisser les transports en
commun" (bof...!). Cette remarque, que le service communication de Bolloré n'aurait
surement pas laissé passer, rejoint les constats critiques effectués à propos de l'Autolib' parisien (voir ici) et nos
interrogations sur ce blog. L'autopartage en one-way risque d'être un
concurrent des transports collectifs dans l'agglomération dense (et des taxis,
ce qui renvoie au problème du coût trop élevé et du manque de régulation de ce
service urbain essentiel : voir ce billet),
plutôt qu'un complément destiné à rendre possible d'autres usages.
Pour finir, notons
toutefois que Le Progrès prend bien soin de préciser, dans tous ses récents
articles sur la Bluely, l'existence du service Autolib à Lyon depuis 10 ans, en
postulant que le nouveau service "devrait trouver sa place" à son côté. Sans doute les remarques relayées ici même portent-elles leur fruit.