"L'activité d'autopartage est définie par la mise en commun, au profit d'utilisateurs abonnés, d'une flotte de véhicules de transports terrestres à moteur. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans conducteur, pour le trajet de son choix et pour une durée limitée." (article 19 du projet de loi Grenelle 2)

26 août 2009

Voiture en libre service, Autolib Paris, "one-way" : dérapage non controlé

Comme nous avons pu le relater dans des articles précédents, le projet Autolib Paris du Maire Bertrand Delanoë fait couler beaucoup d'encres. Voir notamment la position de l'association La Voiture Autrement (qui rejoint celle de la communauté technique et scientifique et d'une majorité d'élus), ainsi que quelques réactions dans la Presse.

Autolib Paris, à ne pas confondre avec Autolib Lyon ! Le premier est un projet peu réaliste et dangereux de voiture en libre service, sur le modèle de Vélib/Velo'v (qui eux sont de formidables réussites) où l'on prend une voiture et la dépose dans n'importe quelle station (on parle de système "one-way"). Le second est un service d'autopartage classique où l'on repose la voiture dans la même station qu'au départ. Ce service ne cesse de croitre depuis le transfert de l'activité de l'association LVA à la SEM Lyon Parc Auto, et ce malgré une faible communication et un manque de soutien politique. Autolib Lyon vient de fêter son 1000ème abonné et étudie de nouvelles pistes de développement : stations sur voirie, stations dans des parcs-relais, intégration dans les écoquartiers,...


Après le CA de LPA du 3 octobre 2008, nous pensions que le débat sur le "one-way" à Lyon était clos, les services de LPA et son président Jean-Louis Touraine se montrant fermement opposés à cette évolution, pour les même raisons que développées par l'association LVA. Mais nous nous trompions. Lors du débat en conseil municipal sur l'acquisition par LPA de parts dans l'association des exploitants d'autopartage France Autopartage (FAP), Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon, a rappelé son attachement au principe du "one-way", la seule solution, selon lui, pour développer le système Autolib à Lyon.


Dans cet extrait que l'on peut retrouver sur le site de la ville de Lyon (cliquez ici), c'est d'abord l'innovation technologique qui est mise en avant. Certes, le one-way est un sacré défi technologique puisqu'il nécessite une connaissance précise de la localisation des véhicules et de leur disponibilité future, tant pour l'usager qui cherche une voiture que l'exploitant qui doit optimiser la flotte et rééquilibrer les stations. Mais sur le plan de la mobilité durable, il s'agit d'une vraie régression sociale, économique et environnementale en créant une concurrence avec les services de transports publics pour lesquelles la collectivité investit, à juste titre, des sommes importantes. Ainsi, le "one-way" va à l'encontre de la politique approuvée dans le Plan de Déplacements Urbains (PDU), lui même répondant aux objectifs fixés par la loi de maitrise de l'usage de la voiture.


Gilles Vesco fait alors référence à des "succès", des "chiffres qui explosent". Malheureusement, les quelques retours d'expériences de la sorte que nous connaissons ne vont pas dans ce sens.
  • A La Rochelle, le service Liselec mis en service en 1999 n'est pas une grande réussite et pointe déjà quelques faiblesses (faible disponibilité des voitures, génération de mobilités inutiles liées au rééquilibrage des stations)

  • Plus récemment la ville d'Ulm en Allemagne a mis en place un service de voiture en libre service nommé Car2go (cliquez pour voir notre article sur le sujet). Un article paru en juillet 2009 dans le Monde* y relate l'expérience d'une étudiante qui déclare que l'utilisation des voitures Car2go lui "économise un long trajet en bus". Est-ce réellement ça que nous voulons ? Transférer dans personnes des transports collectifs vers des voitures qui même si elles rouleront un jour à l'électricité seront toujours source de pollution visuelle, d'insécurité, d'encombrement, de congestion et de coûts élevés.
  • Quant au projet de "one-way" à Paris, les élus doivent reconnaitrent qu'ils naviguent un peu à vue, sans trop savoir qu'elle sera la clientèle, avec notamment de grands doutes sur la concurrence avec les transports publics. Des études sérieuses seraient les bienvenues !
Enfin, selon Gilles Vesco, seul le système "one-way" permettrait de développer massivement l'offre en passant par exemple de 100 à 500 voitures. Pourtant, il ne parait pas plus compliqué d'accroitre fortement le nombre de voiture das un système d'autopartage classique. Il s'agit simplement d'une question de volonté politique. L'autopartage classique peut constituer un vrai projet d'agglomération d'envergure. Et justement, c'est ce que montre le service Communauto au Québec dont fait référence, avec maladresse, Gilles Vesco. Contrairement à ses affirmations, il s'agit bien d'un système d'autopartage classique qui compte aujourd'hui 830 voitures et 17 000 utilisateurs, soit dix fois plus qu'à Lyon. Le système a été créé en 1994 à Québec avec, la première année, 3 voitures pour une quinzaine d'usagers ! Cet exemple, comme celui de Mobility en Suisse (1 abonné pour 100 habitants contre 1 pour 10 000 en France...), prouve qu'il est possible d'avoir des résultats significatifs en développant l'autopartage classique de manière massive.




















* Marie de Vergès, "A Ulm, les voitures sont en libre-service", In Le Monde, 16/07/2009 Cliquez ici pour lire l'article

14 août 2009

Auto'trement sur 20 Minutes


On parle d'Auto'trement dans la presse. Créé en décembre 2000 à Strasbourg, ce service d'autopartage géré en SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) compte aujourd'hui 1600 abonnés dont 1500 à Strasbourg, soit le premier service d'autopartage français hors Ile-de-France. En se basant sur modèle suisse Mobility, Auto'trement souhaite désormais se développer sur des poles secondaires bien desservis par les transports collectifs urbains et régionaux. Alors que des stations ont déjà été implantées à Sélestat, Colmar, Saverne et bientôt à Haguenau, Auto'trement estime que le concept est rentable dans toute les villes de plus de 12 000 habitants disposant d'un réseau de transports en commun. « De plus en plus de villes moyennes sont intéressées par l'autopartage pour accompagner le cadencement du TER, qui a déjà ralenti l'utilisation des voitures, explique Jean-François Virot-Daub, en charge du développement à Auto'trement. » . Sur Strasbourg, l'objectif fixé est désormais de rendre le service plus lisible en recherchant l'implantation sur voirie, quitte à déplacer des stations actuellement en ouvrage ou dans des co-propriétés.

Lien vers l'article de 20 Minutes

13 août 2009

CityFlitz : la perversion de l'autopartage

Après le "one-way" proposé à Ulm (Car2go) et peut-être à Paris (Autolib Paris), voici la publicité, autre perversion de l'autopartage.

Au coeur de cette nouvelle approche, la société CityFlitz qui, après Toronto et Vancouver, se lance à Montréal en proposant la location d'une voiture pour 1$ par jour depuis juillet 2009 (10 véhicules au lancement). Jusque là, rien de contrariant. L'arrivée d'un concurrent à Communauto, société d'autopartage implantée depuis 1995, peut permettre de stimuler le marché. Mais le prix très faible (il faut tout de mêm ajouter 7$ de frais mensuels et l'essence qui n'est pas comprise, contrairement aux systèmes habituels) cache un concept bien criticable.

Le service est en effet quasi exclusivement financé par la publicité, celle-là même qui a permi aux Vélo'v, Vélib, et autre Bixi de voir le jour un peu partout dans le monde. Dans le cas de CityFlitz les perversions du modèle sont poussées à l'extrême : les utilisateurs doivent rester en ville (donc là où les transports collectifs sont pourtant performants ! ) et dans une zone définie à l'avance pour assurer une visibilité intéressante aux annonceurs. S'ils dévient de leur parcours (repéré par GPS), les utilisateurs pourront être frappés d'une amende de 500 $ !
De plus, les utilisateurs doivent rouler au moins 30 km dans la journée, toujours afin d’assurer un maximum de visibilité. Ainsi la publicité serait vue en moyenne 70 000 fois dans une journée. Une visibilité pour laquelle les annonceurs paient en moyenne 3000 $ par mois. Mais cette contrainte pour l'usager engendre des déplacements inutiles ou en concurrence avec les modes alternatifs.

Parmi les autres contraintes, les abonnés ne peuvent réserver qu’une journée à la fois et doivent ensuite attendre 48 heures avant de pouvoir faire une nouvelle réservation. Autre problème, en raison du prix extrêmement bas, la demande est très forte. Et il faut planifier et réserver son déplacement environ deux semaines à l’avance ! Pas très souple et pas dans l'esprit du label autopartage parisien (disponibilité 24h/24, 80% des réservations effectuées 24h avant doivent être satisfaites).

En résumé, par rapport à l'autopartage classique tel Communauto, CityFlitz engendre pollution visuelle (toujours plus de pub partout...est-ce ce dont souhaitent les citoyens ?), pollution atmosphérique (km inutiles), n'est pas très souple d'usage et fait perdre au citoyen la notion de coût du service avec les conséquences qui vont avec ("puisque la voiture est quasi gratuite, autant le prendre !"). A déconseillé fortement ! C'est d'ailleurs ce que fait la ville de Montréal qui pourrait interdir ce service en se basant sur une règlement concernant l'interdiction de la publicité appliqué aux camions mais non aplliqué car jugé anticonstitutionnel en 2006... Le fin de l'histoire devant les tribunaux ?

Source : article de François Cardinal du 07/07/09, article de François Cardinal du 08/07/09

Association Loire-Autopartage recherche futurs autopartageurs à St Etienne !


Un petit tour sur le site de l'association Loire-Autopartage qui recherche des futurs adhérents pour le lancement d'un service d'autopartage à Saint-Etienne.
Outre des informations sur l'autopartage en général et le projet stéphanois, on y trouve une publicité assez parlante à destination de la clientèle professionnelle pour un usage essentiellement en journée. C'est vers cette cible (moins de 15% des adhérents actuellement) que se penche aussi la société Lyon Parc Auto à Lyon pour optimiser l'usage du service Autolib, dont la demande la plus forte se situe plutôt les soirs et week-end.

Souhaitons bonne chance aux stéphanois. En espérant que des utilisateurs de Loire-Autopartage viendront bientôt remplir les rang de l'association La Voiture Autrement !



Communauto communique


S'il y avait une palme de la publicité pour l'autopartage, elle reviendrait surement à la société Communauto. En affichant le slogan "Merci d'éviter d'utiliser notre service", la célèbre société québécoise (plus de 1000 voitures) joue dans la subtilité et met en avant une idée forte de l'autopartage : "l'autopartage favorise le report modal de la voiture individuel vers les transports collectifs et les modes doux". En combinant marche+vélo+bus+métro+autopartage/location (ponctuellement), plus besoin de posséder une voiture ! Outre les économies substantielles réalisées, cette combinaison permet aussi de participer à l'amélioration du cadre de vie urbain (moins de congestion, transformation de place de stationnement en espaces verts ou pour les modes doux, diminution des pollutions atmosphériques,...)




Faites de l'air ! Un programme de recyclage venu du Québec

Voici une bonne idée qui nous vient du Québec !

Le programme de recyclage "Faites de l'air" vise à inciter la mise au rebut des vieilles voitures polluantes et dangereuses et favoriser l"usage des modes alternatifs.

Le principe est simple : les propriétaires d'une voiture sortie d'usine en 1995 peuvent échanger leur voiture contre des titres de transport en commun, des réductions sur le service d'autopartage Communauto, des crédits sur l'achat de vélos ou de scooters électriques. Cette initiative fait partie du programme national "Adieu bazou*" financé par le gouvernement du Canada ($ 92 millions sur 4 ans) et l'association Air pur et qui vise à retirer 20 000 véhicules des routes d’ici à 2011.


* bazou = vieille bagnole en québécois

Marché de l'autopartage en France

D'après de nombreuses sources (AFP, 20 Minutes), le cabinet Oliver Wyman aurait publié en avril dernier un rapport sur les "enjeux et perspective du marché de l'autopartage en France" qui met en avant, sans surprise, le fort potentiel de développement de ce type de service qui représente aujourd'hui un marché de seulement 5 millions d'euros. 13% des Français et 40% des Parisiens se disent "prêts à utiliser régulièrement" une telle méthode de transport. Le cabinet estime que d'ici une dizaine d'années, l'autopartage pourrait concerner 20 000 voitures et 700 000 utilisateurs (moins de 10 000 à l'heure actuelle), soit 1% de la population française (taux déjà observé en Suisse).
Bref, une étude intéressante dont tout le monde parle mais impossible à trouver. Nous recherchons désespérément le commanditaire...

12 août 2009

Conférence sur les modes partagés et la mobilité durable

Dans le cadre des 22ème Entretiens Jacques Cartier et des 3ème Rencontres Internationales Lyon Parc Auto, une conférence sur les modes partagés (dont autopartage) et la mobilité durable aura lieu le 30 novembre à Lyon en partenariat avec la ville de Montréal.
Cliquez ici pour télécharger le programme

A noter la présence de Lyon Parc Auto, de La Voiture Autrement et de plusieurs élus de la région lyonnaise.