"L'activité d'autopartage est définie par la mise en commun, au profit d'utilisateurs abonnés, d'une flotte de véhicules de transports terrestres à moteur. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans conducteur, pour le trajet de son choix et pour une durée limitée." (article 19 du projet de loi Grenelle 2)

28 mars 2009

De la voiture individuelle à l'autopartage : bilan vécu chiffré

Les utilisateurs potentiels de l’autopartage se demandent souvent, avant de « sauter le pas » et de se débarrasser de leur voiture individuelle, quelles en sont les conséquences financières et en termes de mobilité. Je vous propose de découvrir comment j’ai diminué par deux les dépenses voiture en me débarrassant de ma voiture individuelle.

Pour cela, j'ai repris mes factures datant des années 1999 à 2004, période où j’utilisais ma voiture individuelle, et fait le bilan de celles liées à l’utilisation de l’autopartage et de loueurs privés, de 2005 à 2008.

Quand je possédais une voiture..
A quoi me servait-elle ?....

Je faisais 10 000 km par an en moyenne essentiellement pour les loisirs, les courses, et rarement pour le travail.
…et combien me coûtait-elle ?
Elle me coûtait presque 4000 euros par an, sans compter l’amortissement de son acquisition, car on me l’avait donnée.


Comme pour tous les automobilistes occasionnels, je payais beaucoup plus de coûts fixes liés à la possession d’une automobile (assurance, parking, entretien) que pour mes déplacements eux-mêmes (essence).

…. Et maintenant, sans voiture individuelle
J’ai vendu cette vieille voiture, et utilise depuis 2005 pour mes déplacements automobiles l’autopartage, en association avec le recours à des loueurs privés. Qu’est-ce qui change ? Sans avoir le sentiment d’être moins mobile, je fais beaucoup moins de km par an en voiture : entre 3500 et 7000 km par an maintenant.

Que sont mes déplacements automobiles devenus ?
J’ai supprimé certains déplacements en voiture : je ne vais quasiment plus au supermarché, mais utilise le plus souvent les achats en ligne; je ne vais plus jamais au travail en voiture. J’utilise une voiture pour des courses diverses où elle reste indispensable, et souvent, j’en profite pour faire d’une pierre deux coups : déchetterie puis supermarché, par exemple. Pour les déplacements de loisirs, j’ai recours à l’autopartage pour les sorties de courte durée et les loueurs privés pour les déplacements longs.

Selon les années, la répartition des km parcourus entre loueurs privés et auto-partage est très variable:


Mais en moyenne sur ces quatre années, j’ai fait 5000 km/an en voiture, soit deux fois moins qu’à l’époque où je possédais ma voiture.

Et mon budget ?
Ainsi, mes dépenses « voiture » depuis 2005 varient entre 1300 et 2200 euros par an, tout compris :

Pour conclure, quel bilan mensuel ?
Le bilan est financièrement limpide. Ramené en moyenne mensuelle, je dépense plus de deux fois moins pour mes déplacements automobiles. Si je fais la moyenne sur les huit années, voici la moyenne des dépenses voiture :


Voiture individuelle : 320 euros par mois
Autopartage + location privée : 148 euros par mois


L’autopartage associé à la location privée est donc économique, d’une part parce qu’il élimine les frais fixes considérables liés à la possession d’une voiture, d’autre part parce qu’on rationalise ses déplacements automobiles
L’autopartage et la location privée sont aussi écologiques, car ils incitent à reporter certains trajets faits « par routine » en voiture vers d’autres modes, et à planifier en les regroupant ses déplacements automobiles, ce qui au total diminue les émissions de CO 2.

26 mars 2009

Quand les assurances s'y mettent...

La GMF avait lancé le mouvement en 2008 en proposant un rabais de 10% pour les utilisateurs des transports collectifs :



Dans un autre style, amaguiz.com propose des tarifs liés au kilométrage effectué. Une incitation à la réflexion sur l'usage de la voiture en ville et un signe supplémentaire : il se passe quelquechose en ce moment autour de l'objet voiture...

Grand Paris et la voiture

Un article intéressant sur les propositions des architectes pour la consultation sur le Grand Paris de demain. Pas vraiment d'avancées du côté des transports...
A retrouver sur le site de l'association Car Free qui milite pour une ville sans voiture.
A La Voiture Autrement, nous sommes moins radicaux et plus réalistes. Nous militons pour une ville où la voiture serait à sa juste place, "juste quand il faut"

25 mars 2009

L'autopartage sur le lieu de travail : la solution Carbox


Encore une démarche pragmatique qui part d'un constat :

- les flottes de véhicules d'entreprise sont souvent surabondantes

- leur gestion interne à l'entreprise nécessite des moyens spécifiques et est source de nombreuses tensions

- le week-end, des milliers de voiture de service dorment dans des garages...


Carbox propose une solution qui vise à rentabiliser le fonctionnement des véhicules de service tout en donnant la possibilité aux employés d'utiliser un véhicule pour motif personnel.

Finalement, le service proposé par Carbox s'inscrit dans le concept d'autopartage. La différence avec les autopartageurs classiques (Autolib, Auto'trement, Caisse Communes,...) provient :

- de la cible : Carbox privilégie d'abord la clientèle d'entreprise

- de la mise en oeuvre : elle ne s'appuit pas sur des parcs publics ou des emplacements sur voirie mais sur les nombreux parcs de stationnement privés des entreprises

On pourrait imaginer que les 2 formes d'autopartage convergent et que toutes ces voitures soient un jour mises en commun.


Le parco-partage : une fausse bonne idée venue de Suisse ?

Il est de notoriété publique que la Suisse est un modèle de mobilité durable pour nous français. Le rapport à la voiture y semble différent et plus en phase avec les valeurs que défend l'association La Voiture Autrement. On y constate en effet :
- un fort taux d'usage des transports collectifs alors même que le nombre de voitures/habitants est au même niveau qu'en France
- plus de 65 000 autopartageurs avec le service Mobility (à peine 10 000 en France)

Mais la vision pragmatique des Suisses poussent parfois à ces situations paradoxales. C'est le cas du parco-partage, un système de partage d'espace de parking par location privée, "sharedparking" en Suisse.

L'idée de base semble bonne. Au même titre que l'autopartage vise à rentabiliser l'usage d'une voiture, pourquoi ne pas partager sa place de parking la journée alors même qu'elle reste vide ?
La différence, c'est que ce système favorise un usage non raisonné de la voiture. En effet, on sait aujourd'hui que le stationnement est un des principaux leviers de report modal de la voiture vers les modes alternatifs.
Alors comment combiner cette bonne idée de rentabilisation des parkings privés avec les objectifs de mobilité durable ?
L'appel à idées est lancé ! N'hésitez pas à contacter La Voiture Autrement : lavoitureautrement@gmail.com
Une 1ère idée : supprimer autant de places sur voirie que de places privées mises en partage

8 mars 2009

Pollution au volant...

Article sur le site Carfree :

L’ORAMIP (Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées) a réalisé une étude au printemps 2008 afin d’évaluer l’exposition des personnes à la pollution de l’air dans différents moyens de transport : voiture, bus, métro, marche à pied et vélo. Pour ce premier volet de l’étude, trente cinq déplacements, parmi les plus empruntés dans l’agglomération toulousaine sur le trajet domicile-travail, ont été étudiés aux heures de pointe et comparés aux concentrations enregistrées sur les sites de mesures fixes de l’ORAMIP.



Les premiers résultats obtenus sont identiques à ceux obtenus au cours d’une étude similaire à Paris : l’automobiliste au volant de son véhicule ainsi que ses passagers sont les plus exposés à la pollution de l’air. Ces résultats mettent à mal des idées reçues selon lesquelles les automobilistes seraient “protégés” de la pollution par l’habitacle de leur voiture, à la différence des piétons et des cyclistes. En fait, il n’en est rien, bien au contraire, l’habitacle des voitures concentre les polluants, à la fois du fait de son exiguïté et de la nature même de la circulation automobile (congestion, attentes aux feux en file, etc.).

Télécharger l'intégralité de l'étude

On ne parle pas que de voitures !

L'association La Voiture Autrement vise une usage rationnel de la voiture dans une logique multimodale. Privilégier la marche, le vélo, les transports collectifs et utiliser la voiture vraiment quand on ne peut pas faire autrement.
Les solutions que nous promouvons (autopartage, covoiturage,...) permettent en effet d'augmenter le report modal de la voiture indivuelle vers les modes alternatifs.

A travers le clip ci-dessous sur l'usage du vélo à Copenhague, nous souhaitions donc rappeler une partie de nos valeurs.



Copenhagenize.com - Winter Cycling from Colville Andersen on Vimeo.

Impressionnant la saleuse spéciale pistes cyclables...

Bilans écologiques et transparence


Le site Scientific American nous fait part d'une étude réalisée par Toyota qui montre que garder une voiture le plus longtemps possible peut s'avérer plus écologique qu'une mise à la casse anticipée. En effet, la fabrication et le transport d'une voiture représenterait environ 28% de son emprunte écologique sur l'ensemble du cycle de vie.



On comprendra derrière cette étude les intérêts de la firme Toyota dont les voitures sont connues pour être les plus fiables au monde ! Mais même si le chiffre affiché est erroné, cette étude à la mérite de mettre en lumière une mauvaise appréhension des questions liées aux pollutions des voitures. Trop souvent, les politiques se contentent de prendre des décisions sur les seules émissions liées à la circulation.

C'est ainsi que la "prime à la casse" ou le développement des voitures électriques (surtout si l'électricité est fabriqué à partie du charbon !) ne sont peut-être pas des mesures si bénéfiques pour l'environnement. Même la voiture hybride pourrait avoir une emprunte écologique plus importante qu'une voiture classique !

Dans ce contexte de doute, il n'y a pas de solution miracle. La transformation du parc automobile français vers du "tout électrique", nécessiterait la construction de plusieurs centrales nucléaires. De quoi réfléchir...
Et de rappeler qu'une voiture sera toujours source d'insécurité, de consommation abusive de l'espace et de congestion.

Air Pod : faut-il y croire ?

L'Air Pod, la fameuse voiture à air-comprimé développé par Guy Nègre, PDG et fondateur de MDI, a été présenté au salon de Genève.
Au-delà des débats sur le bilan énergétique d'une telle voiture (quelle consommation de CO2 du puit à la roue ?), cette voiture à 6000 € pourrait-elle séduire le public ?

Certes l'autonomie de 10h et la recharge en quelques minutes sont des atouts. Mais avec une vitesse maxi de 90 km/h, un look et un bruit infernal genre "voiturette", l'Air Pod n'est pas très attrayante.

Jugez par vous même.

Après le covoiturage, le colis-voiturage !

Economie de fonctionnalité, Découplage entre possession et usage,... tels sont les nouveaux concepts qui s'imposent petit à petit dans notre civilisation. C'est une question de bon sens.
Le covoiturage est l'une des premières formes d'optimisation de l'usage de la voiture. Mais l'idée de faire de même avec des colis (on parle de "coli-voiturage") est toute récente.

C'est ce que propose le site spécialisé http://www.colis-voiturage.fr/qui met en relation demandeurs et transporteurs particuliers.

Alors certes, les transporteurs classiques ne vont pas être contents, mais avouons que l'idée est plutôt bonne ! Encore une fois, on optimise.
Je pars pour le week-end dans le sud de la France, pourquoi ne pas en profiter pour livrer l'ordinateur portable que M.X a commandé sur eBay ?

Pratique, économique et écologique : toujours les mêmes maitres-mots !

Car2go : but to go where ?

La revue Capital faisait part le 23 février dernier du développement par la société Daimler du concept Car2go.
Il vise à mettre à disposition dans les grandes villes, des petites voitures Smart en libre service sur le modèle du Call-a-bike de la DB pour les vélos. A la différence d'Autolib Paris, il n'y a plus de station. Les voitures sont laissées là où l'on veut (peut). Et pour prendre une voiture, internet ou son téléphone mobile permettent de repérer les voitures disponibles et proches du lieu où l'on se trouve. C'est le concept de voiture en libre service poussée à l'extrême.
Alors certes, cette solution ne présente pas tout à fait les mêmes effets pervers que le modèle qui serait proposé par Paris :
- pas de construction de stations couteuses et consommatrices d'espace
- pas de mobilité inutile liée au reéquilibrage des stations
Mais celà reste un encouragement à l'usage de la voiture dans des zones où les transports collectifs sont performants et pertinents.

Autolib Paris, Car2go,... mais pourquoi bon ce besoin d'aller chercher autre chose que l'autopartage* et la location classiques qui sont les seules solutions permettant à la fois de répondre à un besoin (celui d'utiliser une voiture quand on ne peut pas faire autrement) et aux politiques de déplacements urbains (réduction de l'usage de la voiture, report modal vers les modes alternatifs, libération d'espaces urbains,...) ?

A Paris, c'est la communication qui l'emporte. Mais aussi cette manie qu'ont certains politiques à vouloir laisser une trace et certains techniciens à mettre en oeuvre de nouvelles technologies sans se préoccuper des besoins et des effets.
Pour Car2go, c'est l'argent qui semble conduire Daimler vers ce modèle alors même que les constructeurs automobiles doivent faire face à une crise sans précédent. On parle de "business", de "gateau", de "rentabilité...

Alors que les médias relaient régulièrement ce genre d'initiatives sans aucune analyse critique, nous attirons l'attention sur les dangers qui nous guettent !
Ces solutions "modernes" ne vont pas dans le sens d'une diminution de l'usage de la voiture, qui même si elle devient électrique, sera toujours source d'insécurité, de congestion et de pollution visuelle.
La vrai question à se poser est : quand avons-nous réellement besoin d'une voiture ? Et on verra que l'autopartage* et la location classique (voire les taxis) répondent parfaitement à ces besoins, tout en rentrant dans le cadre des politiques locales de déplacements.

Lien vers l'article de Capital

* le concept d'autopartage renvoit généralement à un fonctionnement qui consiste à récupérer et rendre la voiture au même endroit, dans des parkings ou sur voirie, évitant ainsi les mobilités inutiles liées aurééquilibrage des stations, le surdimensionnement des places de stationnement et permettant une exploitation simple, fiable et peu couteuse.

Nota : depuis la rédaction de ce post, un article paru en juillet 2009 dans le Monde est venu, de manière imprévue, appuyer notre position. Cet article y relate l'expérience d'une étudiante qui déclare que l'utilisation des voitures Car2Go à Ulm lui "économise un long trajet en bus". Est-ce réellement ça que nous voulons ? Remettre en cause des décennies de politique de déplacements urbains, de sensibilisation, d'investissements ?