"L'activité d'autopartage est définie par la mise en commun, au profit d'utilisateurs abonnés, d'une flotte de véhicules de transports terrestres à moteur. Chaque abonné peut accéder à un véhicule sans conducteur, pour le trajet de son choix et pour une durée limitée." (article 19 du projet de loi Grenelle 2)

12 février 2009

Une publicité pour les modes alternatifs à la voiture ?

Alors que notre télévision est envahie par les publicités des constructeurs automobiles (un peu moins quand même depuis janvier), à quand une série de spots télévisés financés par l'Etat pour promouvoir une mobilité durable ?
- L'Etat a montré ses talents de communiquant grâce à ces années de spots en faveur de la sécurité routière.
- L'Etat a de l'argent pour la communication puisqu'il a financé une campagne de publicité pour promouvoir les actions du gouvernement
- L'Etat devrait être poussé par le Grenelle de l'environnement, quoique, vu le contenu du plan de relance très routier et des difficultés à faire voter la 1ère loi Grenelle, on peut en douter...

Bref, on se met à rêver de cette fameuse publicité à la télé...
Et quelqu'un l'a fait pour nous ! C'est juste dommage pour les 5 dernières secondes...



Oui, les constructeurs sont très créatifs quand il s'agit de publicité (souvenez-vous les belles fesses de la 205 Jean, l'AX sur la Grande Muraille de Chine, ou la Mégane de Moby sur la lune...). Mais seront-ils être créatifs pour répondre aux enjeux de ma mobilité durable ?

A quels prix l’autopartage et la location classique sont-ils complémentaires ?

Autopartage ? Location classique ?

On oppose parfois l’autopartage à la location classique. Il s’agit initialement de deux services de location assez différents.
Historiquement, les loueurs classiques (Avis, Europcar, Hetz,…) ont assis leur activité sur la base d’une clientèle professionnelle. De manière caricaturale, le client arrive en train ou en avion d’où il a besoin d’une voiture pour un ou plusieurs jours. Pour obtenir une voiture, le client doit remplir des formalités. Il doit la reposer dans les créneaux horaires prévus. Pour rentabiliser leurs systèmes, ces loueurs ont progressivement développé des offres attractives pour les week-ends.
L’autopartage consiste en la mise en commun, au profit d’abonnés, d’une flotte de véhicules. L’idée est « de posséder une voiture à plusieurs » pour optimiser son usage et ainsi réduire les coûts tout en supprimant les contraintes (entretien, assurance, parking). Les voitures sont disposées au plus près des besoins des habitants et accessibles, après réservation, 7j/7 et 24h/24. Le client cible est urbain, utilise majoritairement des modes alternatifs (marche, vélo, transports collectifs) et a besoin ponctuellement d’une voiture (courses, visite,…) lorsqu’il n’a pas d’autre choix. Ses trajets sont généralement assez limités dans le temps (50 km en moyenne en France) et l’espace (3h en moyenne).


Lorsque autopartage et location classique se rencontrent

Deux approches différentes qui finissent par se rencontrer. Il est de plus en plus fréquent de voir des autopartageurs réserver une voiture pour 2-3 jours, voire une semaine entière durant les vacances ! Le côté pratique dépasse alors parfois les considérations économiques ! Mais ces réservations « longues durées », si elles sont trop importantes, peuvent mettre en péril le système en limitant la disponibilité des véhicules.
De l’autre côté, en 2008, la clientèle « touristique » a pour la première fois dépassé la clientèle « professionnelle » chez les loueurs classiques, preuve que cette dernière peut aussi jouer un rôle dans la limitation de l’usage de la voiture. Sur le modèle développé par le loueur Ucar, les tarifications sont de plus en plus attractives pour que « location » remplace éventuellement « possession ».


Mais alors : concurrence ou complémentarité ?

Afin de mieux cerner les offres des deux systèmes, LVA a réalisé une étude comparative portant sur les prix selon les longueurs et temps de trajets au départ de Lyon. La comparaison s’est faite à partir de l’autopartage lyonnais Autolib et des loueurs classiques Avis, Hertz, Citer et Ucar.

Première remarque : les données ne sont pas toujours disponibles sur les sites internet des loueurs classiques. Elles peuvent varier selon les jours au rythme des offres promotionnelles mais aussi selon les options (assurances multiples, chaînes à neige, siège-bébé, conducteur supplémentaire,…) qui viennent s’ajouter au tarif initial. Il faut aussi tenir compte du prix de l’essence qui fluctue. La tarification Autolib est beaucoup plus lisible d’autant plus qu’il existe un simulateur de prix selon la durée et la longueur du trajet (essence comprise).
Pour nos comparaisons, on prendra en compte des trajets avec une assurance réduisant les franchises et une assurance annulation puisque cela est compris dans le prix de l’autopartage, de même que le conducteur supplémentaire. Pour l’essence, difficile d’être devin en ces temps, une valeur de 1,4 €/l sera retenue. Il est fort probable que le prix du baril reparte à la hausse.

Autre difficulté : alors que l’autopartage est disponible 24h/24, les loueurs classiques proposent des horaires d’ouverture parfois contraignants, comme Ucar qui est fermé le dimanche et le soir à 18h (on comprends mieux la tarification plus agressive que les autres loueurs !)

Après plusieurs coups de téléphones, de nombreux clics et en manipulant formules et chiffres sous Excel (il faut bien ça pour s’en sortir !), on en arrive aux conclusions suivantes :
- pour une demi-journée (14h – 18h), Autolib est plus économique jusqu’à 250km. Mais difficile de faire plus de bornes en 4h !.
- pour une journée (8h-18h), Autolib est plus économique jusqu’à 100 km. Au-delà on est sur le créneau privilégié d’Ucar qui devient intéressant, à condition d’avoir une agence pas loin de chez soi, de ne pas se déplacer le dimanche ou après 18h, et d’accepter les formalités… Le surcoût de la souplesse d’Autolib reste faible (5€ pour un trajet de 200 km) mais nécessite d’être abonné (12,60€/mois).
- pour un week-end de 2 jours, seuls Hertz propose des tarifs équivalents à Autolib. Mais sur Lyon, il n’y a qu’une agence à la Gare Part Dieu…
- pour 2 jours (hors dimanche), Ucar popose des tarifs très attractifs moyennant les contraintes déjà évoquées.
- au-delà de 2 jours, les loueurs classiques sont globalement économiquement plus intéressants.
A noter que l’impact du prix de l’essence est neutre sur les conclusions générales.


En résumé


La vocation de l’autopartage est avant tout de répondre à des besoins de déplacements courts (moins de 2 jours et moins de 100 km). La location classique, plus contraignante (formalité, horaires, lieux), mais ouverte à tous (pas d’abonnement), est économiquement plus intéressante pour des trajets longs au-delà de 2 jours. Autopartage et location classique sont donc complémentaires pour offrir une voiture juste quand il faut !

2 février 2009

L'autopartage dans la sphère privée : enquête

L’autopartage dans la sphère privée est un autopartage organisé entre particuliers. Il peut se faire avec des voisins, des amis ou des proches, le plus souvent à une échelle géographique de proximité immédiate (immeuble, rue ou quartier). Il se distingue de l’autopartage « institutionnel » (Caisse Commune à Paris, Autolib à Lyon,...) et du covoiturage (utilisation d'une voiture par plusieurs personnes qui effectuent ensemble le même trajet).

Voici un exemple fictif d’autopartage dans la sphère privée :


Sophie possède une voiture dont elle se sert peu. Elle a proposé à 2 amis de l’utiliser quand elle ne s’en sert pas. Sophie a un contrat d’assurance « tous conducteurs », ce qui permet à chacun d’être couvert quand il conduit la voiture.
Avant chaque emprunt, le conducteur réserve la voiture auprès de Sophie. Puis il indique dans un carnet de bord le nombre de kilomètres effectués. En fin d’année, on calcule l’ensemble des frais occasionnés : assurance, essence, réparations, amortissement (= perte de valeur du véhicule)… Cette somme est partagée au prorata des kilomètres réalisés par chacun.



L’ADEME et le Ministère des Transports ont confié au bureau d’études ADETEC une étude sur l’autopartage dans la sphère privée. Cette étude poursuit les objectifs suivants :

  • Recherche d’expériences d’autopartage dans la sphère privée sur tout le territoire national, en ville ou à la campagne.
  • Analyse détaillée d’une sélection d’expériences : modalités de fonctionnement, facteurs de succès, difficultés rencontrées, impacts sur la mobilité et la motorisation…
  • Propositions pour développer ce type de service.

    Une présentation détaillée de cette étude est disponible en cliquant sur le lien suivant : www.adetec-deplacements.com/recherche_autopartage_sphere_privee.doc

Enquête auprès de personnes partageant une voiture

Vous partagez une voiture avec des proches, des amis ou des voisins ou vous connaissez des personnes le faisant. Merci de compléter ou de faire compléter le bref questionnaire ci-dessous :

Nom :
Adresse :
Adresse mail :
Téléphone :
Nombre d'adultes vivant dans votre foyer :
Nombre d'enfants :
Etes-vous le propriétaire de la voiture mise en commun :
Les personnes partageant cette voiture avec vous sont-elles des amis, des voisins ou autres :
Nombre de personnes (ou de familles) utilisant cette voiture :
Pour votre part, à quelle fréquence utilisez-vous cette voiture (ex : 2 fois par semaine) :
Votre foyer a-t-il une ou plusieurs autres voitures et si oui, combien :

Merci d’envoyer ce questionnaire par mail à bcordier.adetec@waika9.com

1 février 2009

Les suisses font de la pub !

Avec le service Mobility, la Suisse est n°1 mondiale de l'autopartage. 1 suisse sur 100 est abonné au service alors que dans le même temps la France compte 1 autopartageur pour 10 000 habitants (1 pour 1 000 en Allemagne et au Pays-Bas)...

C'est donc depuis la Suisse que vient le vent. Dernière initiative en date, la réalisation d'une publicité pour l'autopartage. Une idée à suivre pour le gouvernement français. A quand une campagne de publicité pour les modes alternatifs aux voitures particulières, à l'image des spots sur la sécurité routière ?