7 juillet 2017
Interruption des activités de l'association
L'association La Voiture Autrement a graduellement cessé ses activités. Ses membres ont la tristesse d'annoncer le décès de son dernier président, Pierre Le Goff. Un billet d'hommage à son action peut être lu sur le site de Citiz (ex-France Autopartage).
18 mars 2014
Communiqué de la La voiture Autrement: Pour lutter à long terme contre la pollution, Gérard Collomb doit soutenir Autolib’ Lyon
Communiqué diffusé le 17 mars 2014
Gérard Collomb s’engage dans son
programme aux élections municipales à développer les modes doux. A l’heure où la France est menacée de
lourdes sanctions par l’Union Européenne pour manquements répétés à la mise en
place de politiques efficaces de réduction de la pollution de l’air aux
particules fines, il y a en effet urgence : Lyon est la troisième
agglomération de France la plus touchée par les pics de pollution. Pour cela,
Gérard Collomb incite notamment les électeurs à pratiquer « la voiture
autrement ».
Flashback. « La Voiture Autrement »
est le nom porté par l’association qui a lancé l’autopartage à Lyon, en 2003.
C’est elle qui avait rebaptisé ce service Autolib en 2007, avant donc que
Bertrand Delanoë ne choisisse ce même nom pour un service de véhicules
électriques en libre service dans la capitale. Autolib’ Lyon est géré depuis
2008 par la société d’économie mixte Lyon Parc Auto (dont la ville de Lyon et
le Grand Lyon sont co-administrateurs), qui lui a donné une formidable montée
en puissance : il propose aujourd’hui 89 véhicules dans 34 stations de
Lyon et Villeurbanne.
Comme toutes les formes
d’autopartage de ce type présentes dans beaucoup de pays et dans la plupart des
grandes villes françaises, Autolib’ Lyon permet de libérer de la voirie au
bénéfice des modes doux (une voiture en autopartage remplace en moyenne 9
voitures particulières) ; il favorise l’usage de ceux-ci et donc contribue
à l’amélioration de la qualité de l’air.
L’abonné réalise des économies substantielles, car il est libéré des frais liés
à l’achat, à l’entretien, au stationnement du véhicule, et le carburant est
inclus dans la tarification. Le service est très simple : l’abonné réserve
un véhicule 24 h sur 24, par téléphone ou internet, dans n’importe quelle
station du réseau, et choisit en fonction de ses besoins, une petite
« citadine », un gabarit familial (jusqu’à 7 places), un utilitaire,
voire un véhicule pour personne à
mobilité réduite. Le trajet est ensuite facturé en fonction de la distance
parcourue et du temps d’utilisation. Le service est donc parfaitement adapté à
des usages occasionnels de la voiture, lesquels sont effectués le plus souvent
en boucle à partir du point de départ, que celui-ci soit le domicile, ou le lieu
de travail, pour les abonnés professionnels. On ne perd donc jamais de temps à
chercher une place de parking.
En 2013, le groupe Bolloré a
diffusé ses voitures électriques en libre service à Lyon sous le terme de Bluely, et offre un service différent. Bluely
est fait pour des trajets courts, dans l’agglo, avec une ou deux personnes
à bord, et sans bagages. Les véhicules
diversifiés d’Autolib ‘Lyon peuvent répondre aux besoins d’un artisan,
d’une famille, pour des déplacements hors agglomération, acceptent les bagages
et même les sièges-auto. Face au véritable enjeu qu’est l’amélioration de la
qualité de l’air, les performances d’Autolib’ Lyon et de Bluely sont
différentes. Les études attestent qu’avec l’autopartage de type Autolib’Lyon,
en France et ailleurs, les utilisateurs abandonnent leur véhicule particulier,
et utilisent prioritairement les modes doux – et pas seulement pendant les
épisodes de pollution ! Rien ne dit qu’il en va de même pour ceux de Bluely
ou Autolib Paris. Il semblerait au contraire, que certains utilisent la voiture
électrique au lieu…des transports en commun, tout en conservant leur
voiture !
Ces deux services ne jouissent
pourtant pas des mêmes faveurs de la part du candidat Gérard Collomb. Celui-ci
présente des objectifs ambitieux pour Bluely (1000 véhicules à l’horizon 2020),
mais aucun pour Autolib’ Lyon. Monsieur Collomb, au lieu de proposer une heure
de Vélov’ gratuite en épisode d’alerte à la pollution (alors que l’exercice physique
en extérieur est déconseillé dans ces circonstances), proposez plutôt une offre
découverte pour Autolib’ Lyon, et présentez pour ce service de mobilité durable
des objectifs de développement à la hauteur des enjeux!
Pierre Le Goff, président de l'Association La Voiture Autrement
11 septembre 2013
Bluely - l'autopartage contre les transports en commun?
Les premiers essais de la Bluely,
cette semaine, sont en fait le prétexte d'une campagne de
promotion dont la presse locale et en premier lieu Le Progrès se font, plus ou
moins consciemment, les relais. Dans l'article intitulé "Première concluante pour la Bluely, l'auto électrique que l'on se partage" (accès payant), on voit
Gérard Collomb directement impliqué dans la promotion du service ("Vous avez vu? Elles sont bien nos voitures électriques" - Merci Gérard lui répond Vincent!). L'article
insiste notamment sur les mesures prises pour améliorer la sécurité du
véhicule, notamment en compensant son silence (lié à la motorisation
électrique) par "un chant de grillons" qui se déclenche à proximité
d'un obstacle ou d'un passant, ainsi que sur l'autonomie du véhicule (250 km,
pourtant, c'est beaucoup moins que toutes les voitures sur le marché), la
possibilité de réserver une place de parking ou l'origine verte de son
électricité.
Pour autant, les
réactions d'un usager sont révélatrices des ambiguïtés environnementales du
système Bluely. Thierry, un usager visiblement conquis, se dit prêt à laisser
sa Fiat 500 au garage (super!) mais aussi "à délaisser les transports en
commun" (bof...!). Cette remarque, que le service communication de Bolloré n'aurait
surement pas laissé passer, rejoint les constats critiques effectués à propos de l'Autolib' parisien (voir ici) et nos
interrogations sur ce blog. L'autopartage en one-way risque d'être un
concurrent des transports collectifs dans l'agglomération dense (et des taxis,
ce qui renvoie au problème du coût trop élevé et du manque de régulation de ce
service urbain essentiel : voir ce billet),
plutôt qu'un complément destiné à rendre possible d'autres usages.
Pour finir, notons
toutefois que Le Progrès prend bien soin de préciser, dans tous ses récents
articles sur la Bluely, l'existence du service Autolib à Lyon depuis 10 ans, en
postulant que le nouveau service "devrait trouver sa place" à son côté. Sans doute les remarques relayées ici même portent-elles leur fruit.
29 juillet 2013
A Bordeaux, Bluecub et Autocool : complémentarité ou concurrence?
Course de vitesse pour les nouveaux services d'autopartage
Bordeaux, comme Lyon, expérimentera bientôt la mise en service du service d'autopartage à la mode Boloré. Mais alors que l'annonce du lancement du date de février dernier, ce n'est qu'en novembre que le service sera ouvert au public. C'est dire par contraste combien les autorités du Grand Lyon ont voulu aller vite et leur griller la politsse, pour bénéficier du maximum de visibilité: il est prévu chez nous le 10 octobre alors qu'il a été annoncé ultérieurement...La relation Bluecub-Autocool à Bordeaux
La comparaison Lyon-Bordeaux est également instructive par la manière dont le service existant d'autopartage est pris en compte. Nous avons dénoncé, sur ce blog, le fait que Autolib' Lyon semblait sacrifié sur l'autel de la Bluely. A l'inverse, il semble qu'à Bordeaux, les autorités locales se préoccupent de construire une complémentarité. On lit ainsi, sur le site de la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) :"Ce maillon supplémentaire dans la chaîne locale de la mobilité fonctionnera en complément du tramway, des bus, du BatCub, des VCub, mais aussi d'Autocool dont la Communauté urbaine souhaite préserver la spécificité."Toutefois, Autocool, qui est une société privée snas lien avec la CUB, a été placée devant le fait accompli, et craint cette concurrence, tout en faisant mine de s'en accomoder, comme le rapporte le journaliste Olivier Razemon (L'opération commando d'Autolib à Bordeaux):
"Nous aurions aimé être informés", regrette Nicolas Guenro, directeur de la société coopérative. Les gages donnés par Bolloré et la CUB l'ont cependant rassuré. "Les services seront complémentaires, puisque Autolib' permet d'aller d'un point à un autre alors que nous proposons des locations en boucle, que nos clients empruntent pour une plus longue durée".
Une concurrence biaisée par les moyens d'un grand groupe industriel aux objectifs différents d'un service urbain
Certes, cette complémentarité existe. Mais ne peut-on craindre que la déstabilisation des prestataires classiques d'autopartage sur le segment de la courte durée ne pénalise aussi les autres composantes du service (moyenne durée, véhicules plus grands et adaptés à des usages plus variés)? Surtout que cette concurrence s'effectue à armes financières inégales, puisque Bolloré ne cherche pas la rentabilité de son service mais seulement à rendre ses voitures populaires pour en assurer une commercialisation plus large, comme le souligne, là encore, Olivier Razemon (idem) :La division "Blue Solutions" de son groupe, qui comprend Autolib' ainsi que les activités de stockage d'énergie, demeure pour l'instant un gouffre financier. Si la société Bolloré affiche un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros et dégage 669 millions de bénéfices, la division 'Blue' présente un chiffre d'affaires de 215 millions qui se traduisent par 350 millions de pertes.
Un traitement égal par les communautés urbaines sur la question du stationnement?
Cela pose la question plus large de savoir si les autorités communautaires traitent ces différents services complémentaires-concurrents sur un pied d'égalité. Voici sous quel régime juridique fonctionnera le service à Bordeaux, et on peut supposer qu'il en va de même à Lyon (via la CUB) :A la différence d'Autolib à Paris qui est encadré par une délégation de service public (DSP), il relève de l'initiative du groupe Bolloré. Il sera développé sur la base d'une Autorisation Temporaire d'Occupation (AOT) du domaine public, délivrée par la Cub, pour l'installation de bornes de recharge des véhicules électriques.On peut se demander si les prix de l'occupation de la voirie sont les mêmes pour Bluely et Autolib' à Lyon, et pour BlueCub et Autocool à Bordeaux.
Les communes (Bordeaux, Bègles, Cenon, Mérignac, Pessac et Talence) sont de leur côté appelées à délivrer une AOT pour le stationnement.
23 juin 2013
Arrivée de la Bluely : un autopartageur inquiet écrit au Progrès
Dans la foulée de notre réaction au sujet de l'annonce de l'arrivée de la Bluely à Lyon, un autopartageur (M. Pascal Grillet) nous a adressé copie d'un courrier envoyé au Progrès, pour dénoncer l'absence de référence à Autolib' dans l'article rendant compte de cet événement. Plus largement, il témoigne de son inquiétude que ce nouveau service n'entraîne la disparition d'un service existant très fonctionnel mais qui semble mal aimé par les autorités publiques. Nous publions à la suite la réponse du journaliste Michel Samard.
Depuis plus d'un an, je n'ai plus de voiture. Suis-je pour
autant privé totalement de l'automobile en attendant fébrilement l'arrivée
imminente de Bolloré ? On pourrait le penser a la lecture d'un article paru le 4
juin dans Le Progrès sous votre plume, évoquant l'arrivée prochaine de Bluely, du
groupe Bolloré, comme autopartage "à la lyonnaise", qu'on attendait,
dites vous, depuis l'échec de Car2go. Je vous rassure: l'info vous a sans doute
échappé, mais il existe depuis plus de 10 ans à Lyon un service d'autopartage
qui fonctionne parfaitement bien: Autolib!
Depuis janvier 2012, après un grave accident, nous n'avons
pas racheté de véhicule, et pourtant nous prenons une voiture quand nous en
avons besoin, pour le travail ou pour les loisirs. C'est extrêmement facile à
utiliser, fiable, bien moins cher qu'une voiture personnelle pour des purs
citadins comme nous. Il est regrettable que ce service soit totalement ignoré
des médias et notamment du principal journal local !
Je regrette encore plus de ne pas avoir entendu non plus de
la bouche de notre maire la moindre allusion à ce service (auquel la puissance publique
contribue) alors qu'il se félicite bruyamment de l'arrivée du privé sur ce
créneau.
C'est avant tout un mépris pour les personnels qui font
vivre ce service de manière dynamique et même chaleureuse (essentiellement des
employés de Lyon Parc Auto) et aussi pour tous ceux, associatifs, puis
pouvoirs publics, qui ont développé depuis plus de 10ans ce service de grand
intérêt citoyen, malgré les difficultés.
C'est aussi très dommageable au développement de ce service public
qui, se trouvant privé de publicité, souffre d'un grand déficit de notoriété. J'ai
peur qu'il faille y voir la volonté des pouvoirs politiques locaux d'abandonner
l'autopartage au profit des solutions privées type Bolloré.
Or, il faut bien voir que les 2 offres sont totalement
différentes. Le projet Bolloré, comme Vélo'v, c'est du "one way",
c'est prendre une voiture dans une station, suivant les disponibilités, sans
pouvoir la réserver à l'avance. Il faut ensuite la laisser rapidement
dans une autre station, faute de quoi le coût devient prohibitif. C'est tous
les avantages mais surtout les inconvénients de Vélo'v (qui n'a pas fait
plusieurs stations pour trouver ou rendre son vélo?). L'autopartage, type
l'actuel Autolib Lyon, permet de réserver à l'avance (ou au dernier moment si
on le souhaite, évidemment), en étant certain de pouvoir compter sur sa
voiture, et en ramenant sa voiture à l'endroit où on l'a prise, en étant
certain d'avoir une place disponible.
Ce qui est pratique pour les courts trajets en bicyclette ne
l'est pas quand il s'agit de remplacer l'automobile, dans tous ses usages, avec
la liberté que la voiture permet. Pour un usage exclusif de l'autopartage, comme le mien,
permettant de se passer de voiture personnelle, il est essentiel de pouvoir
compter sur une voiture à l'avance, sans risque de retard, notamment en usage
professionnel. Pour les loisirs, il est indispensable que les familles disposent
de voitures qu'elles puissent louer pour plusieurs heures lors d'une sortie dans
un quartier excentré, en banlieue, ou pour une journée à la campagne.Il faut
aussi pouvoir louer une journée entière pour une invitation a 100 ou 200 km
(donc pouvoir utiliser une "routière" et pas une
"citadine"). Sinon aucun développement de l'autopartage comme vraie
alternative al'auto personnelle n'est réaliste!
Toutes ses exigences indispensables sont possibles avec
l'autopartage mais seront impossibles avec Bolloré: les locations seront trop chères
si on les prolonge, elles sont faites pour des usages très courts, allers
simples avec garage en station des l'arrivée. Imaginez-vous renoncer à votre
voiture si vous ne pouvez quitter la ville pour aller voir des amis dans le Beaujolais, aller avec les enfants faire un pique nique à la campagne ?
La solution Bolloré ne permet pas de se passer de voiture,
donc de diminuer à terme l'encombrement des villes. Elle se présente plutôt comme
une alternative aux transports en commun, pour des déplacements ponctuels, ce
qui n'est théoriquement pas le summum de l'écologie urbaine! Il s'agit in fine
de permettre à des gens réticents aux transports en commun de ne pas payer le
taxi ! Pour moi, usager exclusif depuis plus d'un an, l'avenir de l'autopartage doit
pouvoir permettre aux citadins "purs", qui vivent et travaillent en
ville,de ne pas avoir de voiture, en utilisant suivant les moments et les trajets,
leurs pieds, le Velo'v, le métro, le bus... ou une voiture en autopartage quand
elle est réellement nécessaire, sans restreindre sa liberté de déplacements, et
a un cout nettement moindre quele prix d'une voiture personnelle.
Actuellement, c'est tout a fait possible avec Autolib Lyon,
un abonnement TCL, un taxi de temps en temps...
L'arrrivée de Bolloré a lyon peut être une bonne nouvelle si
elle permet de donner plus de visibilité a l'autopartage mais surtout si la puissance
publique n'en profite pas pour se désengager et tuer l'autopartage au profit du
privé, ce que laisse vraiment craindre le silence assourdissant des décideurs
politiques : Mairie, Grand Lyon,Région, dont aucun n'a cru bon de rappeler le
travail accompli par Autolib Lyon, qu'ils financent pourtant depuis des années,
mais dont ils n'assurent pas la promotion.
Signé : Pascal Grillet
Signé : Pascal Grillet
Réponse de François Samard, journaliste au Progrès
[...]
J'ai lu avec attention [votre courrier] et comprends vos
préoccupations.
Effectivement, dans l’article que vous
citez, consacré au lancement de Bluely, je ne fais pas état de
l’existence d’Autolib’. L’actualité du jour était la
présentation de ce nouveau service et le système d’autopartage
existant et différent n’a pas été évoqué.
En revanche, il n’est pas juste d’affirmer
que notre journal passe sous silence Autolib’. Récemment, j’ai
rédigé une page à l’autopartage à Lyon alors que le
successeur de Car2go n’était pas encore officiel. Un article
était consacré à Autolib’.
J’ai moi-même, mais d’autres confrères
également, réalisé dans un passé plus ancien de multiples
reportages sur Autololib’. Une partie d’entre eux avant même
que Lyon Parc Auto en prenne le contrôle pour le développer.
Nous avons dans nos colonnes, à diverses
reprises, expliqué, lors du lancement de Car2go, que ces deux
systèmes étaient présentés comme complémentaires. Leurs
services, comme vous le soulignez, sont différents. « One
way » pour l’un, pas pour l’autre qui propose divers modèles
de voitures et vise des temps de location plus longs.
J’espère avoir pu vous rassurer sur le
traitement médiatique du sujet et continuer à vous compter
parmi nos fidèles lecteurs.
Cordialement
François
Samard
Journaliste
Le
Progrès16 juin 2013
A propos de Bluely et de la nécessaire diversité des modèles d'autopartage
Ce sera donc Bluely… Une conférence depresse tenue le 3 juin informe les Lyonnais du lancement d'un nouveau service
d'autopartage, utilisant des voitures électriques et géré par Bolloré, qui
exploite à Paris un service identique, très médiatisé, nommé Autolib'.
Cette conférence de presse a mis en avant
la volonté des autorités locales de créer un service complémentaire des
transports en commun et des vélos en libre-service en vue de favoriser une
mobilité écologique, un an après l'échec de l'entreprise Car2go (qui
n'exploitait pas des véhicules électriques). Curieusement, toutefois, personne
n'a relevé pourquoi le nom du nouveau service serait Bluely (dérivé de la
Bluecar de Bolloré) et non pas Autolib'. C'est que l'autopartage existe déjà à
Lyon, sous le nom d'Autolib' justement. L'association La voiture autrement, impliquée dans cette aventure depuis sa
fondation, et dont la vocation est la promotion de l'autopartage, souhaite
profiter de cet événement pour rappeler les enjeux de son développement,
insister sur les réussites du modèle existant aujourd'hui à Lyon et réfléchir
aux formes d'articulation possibles et nécessaires entre les deux approches.
Petite histoire de l'autopartage à Lyon
L'autopartage a été lancé à Lyon en 2001 par l'association La voiture
autrement, avec le soutien de l'ADEME, de France Autopartage (qui apporte
des solutions techniques pour l'autopartage dans plus de 15 villes françaises),
de la Région Rhône-Alpes, du Grand Lyon et de la ville de Lyon. En 2007, le service - renommé
Autolib' - rencontrait le succès mais la forme associative ne permettait son
développement. Il a alors été repris en main par Lyon Parc Auto, qui fournissait déjà
les places de stationnement, et souhaitait étendre la gamme de ses services de
mobilité. Cette reprise traduisait également un engagement ferme du Grand Lyon
en faveur du développement de cette initiative associative en phase avec les
aspirations d'un nombre croissant de citadins. LPA a considérablement étendu
l'offre (de 20 à près de 90 véhicules aujourd'hui, dont une trentaine sur
voirie) et le nombre de conducteurs dépasse aujourd'hui 1200. Plus de 110000 km
sont parcourus chaque mois lors de plus de 1800 réservations. Malgré ce
développement très encourageant (+10% / +15% par an), le service n'est pas
encore à l'équilibre - mais c'est encore le cas de la plupart des structures en
France, y compris celle promue par Bolloré.
Les raisons de ce succès croissant sont à
trouver dans les avantages objectifs, au niveau individuel comme à celui de la
collectivité, de ce type de service :
- simplicité et efficacité du service de réservation téléphonique ou par internet ;
- flexibilité - la voiture quand on en a besoin, sans les problèmes de stationnement ou d'entretien ;
- proximité du service dans tous les quartiers denses de l'agglomération où les problèmes de stationnement sont importants, et développement en cours dans le reste de la ville et à Villeurbanne ;
- diversité des voitures mises à disposition pour répondre à des besoins variés : de la citadine 4 places à la monospace 7 places, commode pour les déménagements, les grosses courses ou les week-ends familiaux à la campagne…
Les études menées soulignent que les usagers
de l'autopartage rationalisent et diminuent l'usage de l'automobile, et
utilisent en complément les autres moyens de transport à leur disposition :
marche à pied, vélo, transports en commun. Même si les voitures ne sont pas
électriques, le service est donc, en soi, très écologique. Cet usage
rationalisé de la voiture permet aux usagers des économies substantielles. En
outre, l'autopartage c'est moins de voitures en stationnement.
Quelle articulation entre Autolib' et Bluely?
Même si le Grand Lyon, en soutenant LPA
dans son projet de reprise d'Autolib', a rendu possible la poursuite de son
développement, l'engagement des élus n'a jamais été très marqué. Lors du
lancement par Bolloré de son service à Paris, Gérard Collomb a autorisé l'usage
du nom Autolib', pourtant détenu par l'exploitant lyonnais, comme s'il n'y
croyait pas. Les élus lyonnais rêvent depuis lors de voir se mettre en place dans
leur ville un service similaire, et l’expérience Car2Go, l’an dernier, a
représenté une première tentative dans ce sens.
Il faut pourtant souligner les différences de
fonctionnement entre le système Bolloré et le service qui fonctionne à Lyon
aujourd’hui. Au-delà de la voiture électrique, l'organisation présente en effet
plusieurs particularités.
En premier lieu, il s'agit d'un système dit en
"one-way", c’est-à-dire que l'usager prend la voiture et peut la
garer ailleurs qu'à son point de départ, alors que dans l'autopartage
classique, la voiture revient à sa place initiale. Dans un cas, le service est
plus flexible et se prête à un usage très ponctuel et de courte durée - mais il
moins prévisible pour ses gestionnaires et pour les usagers. Dans l'autre, le
service est légèrement plus contraignant mais répond en fait à d'autres
finalités : courses ponctuelles, déplacements plus longs, etc. Mais aujourd'hui, on dispose
d'assez de recul pour savoir qu'une partie des usagers de l'Autolib' parisiens
(Bluecar) se détournent des transports en commun, de la marche… ou des taxis (voir notamment ces déclarations d'un adjoint au maire de Paris, Pierre Mansat).
En deuxième lieu, ce type de service ne répond pas à une bonne part des attentes
que satisfait l'autopartage classique : besoins de voitures plus spacieuses,
sorties plus longues en durée comme en kilomètre… Le "one-way", conçu
pour répondre à des usages courts, est également nettement plus onéreux et
s'adresse à des catégories bien identifiées : personnes à pouvoir d'achat élevé,
plutôt célibataires ou couples sans enfant. Si l'autopartage à la manière
Bolloré répond donc à des besoins réels et légitimes, on peut légitimement s'interroger
sur son articulation avec les enjeux du développement durable ainsi que sa
prise en compte de la diversité sociale. On sait aussi que le principal
objectif du groupe Bolloré avec ce service est de démontrer les qualités de sa
voiture électrique et d'en assurer la commercialisation à grande échelle, plus
que d'assurer la promotion de l'autopartage…
Pour toutes ces raisons, notre association La voiture autrement entend souligner
la nécessité de poursuivre, de façon complémentaire à l'arrivée de Bluely, le
développement du service lyonnais Autolib', peut-être moins médiatique mais
tout aussi utile. D'ailleurs, à Paris, les différents services privés d'autopartage
classiques n'ont pas du tout été balayés par la Bluecar-Autolib', ce qui
montre que ces deux versions de l’autopartage, qui répondent à des besoins et
séduisent des publics différents peuvent très bien coexister. Ainsi, le Grand
Lyon devrait continuer à faire la promotion de ce service au grand potentiel
dans notre ville. Outre une visibilité médiatique indispensable, il faut aussi
réfléchir à des mesures d'articulation avec les transports en commun - par
exemple, en offrant une période d'abonnement gratuit (un an, par exemple) aux
abonnés des TCL qui voudraient se lancer dans l'expérience Autolib'… De même,
il faut inciter les ménages qui n’ont pas vraiment besoin d’une deuxième
automobile à l’abandonner en passant à l’autopartage. Dans cette optique, rendre
la tarification résidentielle du deuxième véhicule plus dissuasive serait
nécessaire. Un bon moyen de favoriser vraiment une démarche écologique de nos
concitoyens.
La voiture autrement existe encore...
Après un long moment de silence sur ce blog, du à des changements dans notre équipe et à la volonté, avortée pour l'instant, de mettre en place un nouveau site, nous reprenons notre communication sur ce support.
Malgré notre baisse de rythme, nos convictions en faveur de l'autopartage n'ont pas évolué et nous continuons à vouloir promouvoir cette nouvelle forme de mobilité. De fait, l'autopartage a rencontré un grand succès médiatique avec le développement de l'Autolilb' parisien, et d'autres succès moins spectaculaires mais réels également, à travers le développement de nouvelles structures dans plusieurs villes françaises.
Nous avons souhaiter participer à ce développement, notamment en utilisant les moyens de l'association pour contribuer au démarrage de deux nouveaux services d'autopartage. C'est ainsi que nous avons acquis des parts sociales d'Autocité, le service d'autopartage de Besanççon, lancé en 2010, et d'Autociti, à Tours, lancé en avril 2012.
Nous continuons par ailleurs à participer aux activités de France Autopartage et de siéger, de manière consultative, au conseil d'administration de Lyon Parc Auto, gestionnaire d'Autolib'.
Malgré notre baisse de rythme, nos convictions en faveur de l'autopartage n'ont pas évolué et nous continuons à vouloir promouvoir cette nouvelle forme de mobilité. De fait, l'autopartage a rencontré un grand succès médiatique avec le développement de l'Autolilb' parisien, et d'autres succès moins spectaculaires mais réels également, à travers le développement de nouvelles structures dans plusieurs villes françaises.
Nous avons souhaiter participer à ce développement, notamment en utilisant les moyens de l'association pour contribuer au démarrage de deux nouveaux services d'autopartage. C'est ainsi que nous avons acquis des parts sociales d'Autocité, le service d'autopartage de Besanççon, lancé en 2010, et d'Autociti, à Tours, lancé en avril 2012.
Nous continuons par ailleurs à participer aux activités de France Autopartage et de siéger, de manière consultative, au conseil d'administration de Lyon Parc Auto, gestionnaire d'Autolib'.
9 novembre 2010
Comment la ville réinvente-t-elle la voiture?
A signaler : Un Café-Géo à Strasbourg le 18 novembre 2010 à 20h
La mobilité durable peut-elle pendre la forme d’une réinvention des usages de la voiture en ville ? Quelle place doit-on lui laisser et sous quelles formes ? Quelles sont les limites de ces évolutions ?
Présentation par l'organisateur :
La place de la voiture est un sujet central dans les débats sur la ville durable. Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de réduire le nombre d’automobiles mais aussi l’ampleur de son usage. On observe actuellement une évolution rapide des mobilités urbaines : les déplacements sont désormais associés à des services, le véhicule – auto, vélo – devient lui-même un service et non plus un objet, les systèmes d’information en temps réel et de géolocalisation changent les comportements, etc.
La mobilité durable peut-elle pendre la forme d’une réinvention des usages de la voiture en ville ? Quelle place doit-on lui laisser et sous quelles formes ? Quelles sont les limites de ces évolutions ?
Intervenants :
Antoine BEYER, Maître de conférences de géographie à l’Université de Paris IV
Jean-Baptiste SCHMIDER, Directeur d’Auto’trement, coopérative d’autopartage
Source : Forum des écoquartiers via Crévilles
Antoine BEYER, Maître de conférences de géographie à l’Université de Paris IV
Jean-Baptiste SCHMIDER, Directeur d’Auto’trement, coopérative d’autopartage
Source : Forum des écoquartiers via Crévilles
20 février 2010
Autopartage et habitat collectif
Habiter un immeuble tout en mutualisant certains espaces et moyens, créer de véritables solidarités de voisinage dans un projet à taille humaine alliant convivialité, responsabilité, économies, entraide, écologie et démocratie. C'est ce que propose les futurs habitants du Village vertical, association rassemblant une douzaine de ménages, créée en 2005 à Villeurbanne.
Les villageois seront collectivement propriétaire de leur immeuble, et locataires de leurs logements, dans le cadre d’une gestion démocratique interdisant toute spéculation et tout profit.
Ce type d'habitat collectif a été créé afin de répondre aux multiples questions économiques, environnementales et sociales en proposant des solutions innovantes : potager, buanderie commune, chambres d'hotes, production photovoltaïque et autopartage ! Après avoir résolu les difficultés juridiques et administratives, le service d'autopartage lyonnais Autolib devrait s'implanter dans le village vertical en louant deux places de parking.
Plus d'information : lien vers l'article original
Alpes Autopartage et Car Liberté fusionnent !
Alpes Autopartage et Car Liberté, services d'autopartages de Grenoble et Chambéry/Aix-les-Bains fusionnent pour donner naissance à une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) qui permet aux collectivités locales de participer au capital à hauteur de 20%. C'est cette structure qui est en place à Strasbourg (Auto'trement) ou à Lille (Lilas Autopartage).
Cette fusion marque aussi une nouvelle étape vers la concentration annoncée des activités d'autopartage en France, notamment depuis l'arrivée de grandes entreprises comme Hetz, Avis et peut-être la SNCF et la RATP sur le projet Autolib à Paris. Notons aussi le développement de la société alsacienne Auto'trement au-delà de ses frontières historiques avec la création d'une nouvelle SCIC à Besançon (démarrage du service Autocité en mars 2010).
Cette tendance que l'on a observé dans les pays précurseurs (Mobility, opérateur unique en Suisse ou Zipcar, leader mondial avec plusieurs centaines de milliers d'abonnés aux Etats-Unis) pourrait se heurter à la diversités des situations locales et à la multiplicité des acteurs. Si le modèle SCIC se développe (Alsace, Lille,...), on retrouve des associations (Loire Autopartage), des régies (Otolis à Poitiers) ou des SEM (Autolib à Lyon).
Cette fusion marque aussi une nouvelle étape vers la concentration annoncée des activités d'autopartage en France, notamment depuis l'arrivée de grandes entreprises comme Hetz, Avis et peut-être la SNCF et la RATP sur le projet Autolib à Paris. Notons aussi le développement de la société alsacienne Auto'trement au-delà de ses frontières historiques avec la création d'une nouvelle SCIC à Besançon (démarrage du service Autocité en mars 2010).
Cette tendance que l'on a observé dans les pays précurseurs (Mobility, opérateur unique en Suisse ou Zipcar, leader mondial avec plusieurs centaines de milliers d'abonnés aux Etats-Unis) pourrait se heurter à la diversités des situations locales et à la multiplicité des acteurs. Si le modèle SCIC se développe (Alsace, Lille,...), on retrouve des associations (Loire Autopartage), des régies (Otolis à Poitiers) ou des SEM (Autolib à Lyon).
28 janvier 2010
Le covoiturage, ce grand inconnu de nos déplacements quotidiens (1/2)
Stéphanie Vincent, chercheuse à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) nous parle de covoiturage, une des formes, avec l'autopartage, d'usage optimisé de la voiture.
Partie 1 : Petite histoire du covoiturage en France
Partager sa voiture aide à réduire les frais de déplacements, permet de se faire des amis et – cerise sur le gâteau – c’est bon pour l’environnement ! Tels sont les arguments fréquemment avancés par les promoteurs du covoiturage pour rallier les autosolistes à cette pratique. En ces temps de mobilisation écologiste généralisée, penchons-nous plus particulièrement sur cet usage pour mieux le comprendre. Ou quand une sociologue s’intéresse au covoiturage…
Le covoiturage, un truc nouveau ?
Si le covoiturage occupe le devant de la scène médiatique depuis une petite dizaine d’années, il n’est pourtant pas né au début des années 2000. En effet, le covoiturage ne semble être qu’une forme d’autostop organisé. L’autostop existait même avant que ne se répande la possession de voitures particulières. Ainsi, les « hobos », vagabonds de la fin du XIXème siècle, voyageaient clandestinement sur des trains de marchandises pour traverser d’est en ouest le territoire nord-américain. Plus tard, cette pratique se serait transposée sur les camions, puis sur les voitures particulières.
En France, ce que nous appelons aujourd’hui « covoiturage » semble avoir fait son apparition avec la naissance de l’association ALLOSTOP à Paris en 1958 qui ambitionnait de mettre en relation conducteurs et passagers pour des trajets d’ « autostop organisé ». Cette même association sera l’une des premières à utiliser le terme de « covoiturage », importé de son homologue québécoise en 1989. C’est d’ailleurs cette même année que l’on trouve le terme de covoiturage pour la première fois dans un arrêté des transports.
Développement de la pratique ou visibilité accrue ?
Depuis 1958, d’autres acteurs – associations, entreprises ou institutions – se sont également créées dans le but de développer le covoiturage. Une multitude de sites internet proposent de mettre en relation des covoitureurs pour des trajets exceptionnels (un départ en vacances) ou plus réguliers (particulièrement sur le trajet domicile-travail). Cette explosion du nombre de services de mise en relation de covoitureurs a alors conféré au covoiturage une visibilité accrue. Mais les covoitureurs sont-ils aussi nombreux que les sites ?
Les sites de mise en relation qui n’ont qu’une existence virtuelle sur la toile avaient, jusqu’au milieu des années 2000, de la peine à rendre compte du nombre d’équipages véritablement constitués ; seuls le nombre d’inscrits faisaient l’objet de statistiques. De plus, ces sites visaient plutôt la constitution d’équipages pour des trajets de longue distance et n’ayant lieu qu’une fois.
D’autres services de mise en relation, de statut associatif, se sont implantés dans certaines régions de France. Ces associations mettaient à la disposition des covoitureurs, outre un service de mise en relation, des locaux et un accueil téléphonique. Ces associations se sont développées grâce au démarchage auprès d’entreprises ou d’organisations en proposant un système de mise en relation des salariés pour des covoiturages domicile-travail. Bénéficiant du soutien des institutions locales, certaines sont même devenues au fil des ans des agences de mobilité.
Des entreprises de covoiturage sont même apparues dans les années 2000, qui cherchaient à vendre un service de mise en relation de covoiturage sur les trajets domicile-travail ou lors de certaines manifestations. Mues, à l’origine, par un désir militant de développer cette pratique, elles ont progressivement réussi à faire de leur activité une activité lucrative, notamment grâce à la sous-traitance de réalisation de Plans de Déplacements.
24 décembre 2009
50 ans et sans voiture...
Voici une publicité qui nous vient de Strasbourg, où le service d'autopartage Auto'trement poursuit son développement et renforce sa position de n°1 en province.
22 décembre 2009
stationnement résident à Lyon : l'autopartage oublié...
Suite au débat qui anime l'agglomération lyonnaise sur le stationnement (voir l'article du 15/12 dans Libé Lyon), l'association La Voiture Autrement trouve plus que dommage que la "solution autopartage" n'apparaisse pas dans les discussions alors même :
- que l'autopartage est justement une solution bien adaptée à la suppression d'une 2ème voiture, bien souvent loin d'être indispensable en centre-ville. Autolib (le service d'autopartage lyonnais) aurait donc pu être utilisé pour faire passer la suppression de la 2ème vignette pour les résidents, mesure qui relève du bon sens.
- que le Président de LPA qui gère Autolib est adjoint au Maire de Lyon en charge des déplacements et qu'à ce titre il devrait avoir une vision globale cohérente sur les questions de déplacements.
Cet épisode qui peut paraitre anecdotique nous fait douter sur la réelle volonté des élus lyonnais à vouloir développer Autolib à Lyon. Sans une intégration d'Autolib dans la politique globale de déplacements de l'agglomération et sans une communication d'envergure, Autolib risque de rester à la marge.
Inscription à :
Articles (Atom)